Plan Proto Helio HELIOZOAIRES
Découvertes
Les héliozoaires doivent leur nom à Ernst Haeckel (1834-1919) qui les rangea dans une classe différente des acanthaires et des radiolaires, groupes avec lesquels ils partagent des extensions cytoplasmiques appelés axopodes et un squelette minéral. En 1904, Penard écrivait une remarquable monographie sur les héliozoaires du lac Léman. A partir des années 1970, l'essor de la microscopie électronique, l'imagerie microscopique et la physiologie cellulaire relancent l’intérêt pour ce groupe.
Plusieurs espèces, y compris marines, furent décrites ou réexaminées, ce qui permit de connaître la microanatomie de ces cellules et la complexité de leurs architectures cytosquelettiques. Les grandes fonctions telles que l'alimentation, la motricité et des étapes de leur reproduction ont également été abordées.
La reproduction a été remarquablement décrite par Belar en 1926 chez l'espèce d'eau douce Actinophrys sol et cinquante cinq ans plus tard en microscopie électronique par Mignot entre 1979 et 1980. J. et C. Febvre ont étudié la dynamique des axopodes et du cytosquelette d'héliozoaires à l'Observatoire de Villefranche-sur-Mer. Des études récentes, utilisant les techniques de biologie moléculaire, ont apporté des données nouvelles sur la phylogénie de ces organismes.
Description et biologie
Ces protozoaires ressemblent à de minuscules soleils (du grec helios : soleil et zoon : animal). Le corps cellulaire sphérique (de 10 à 500 µm de diamètre), nu ou recouvert d'éléments squelettiques siliceux ou chitineux, est entouré de fins rayons cytoplasmiques appelés axopodes. Les axopodes sont semi-rigides soutenus par un cytosquelette microtubulaire très développé et organisé en faisceaux qui irradient à partir d’un centre organisateur nommé centrosome.
Des courants cytoplasmiques s'observent le long des microtubules. Ils assurent le transport des grosses molécules, des organites et des vacuoles alimentaires et permettent ainsi aux fonctions vitales de s'effectuer.Les héliozoaires se nourrissent d'unicellulaires, parfois de larves d'invertébrés. Les proies qui s'aventurent entre les axopodes sont immédiatement capturées grâce à des substances collantes éjectées à leur contact.
Les axopodes sont éminemment excitables et se contractent au moindre choc. Au cours de ce mouvement, les axes microtubulaires se désassemblent instantanément, tandis que l'axopode se rétracte complètement dans le corps cellulaire. La repousse est plus lente que la contraction. Au cours de cette croissance, l'architecture microtubulaire est reconstruite à l'identique.
La reproduction a lieu le plus souvent par multiplication asexuée, soit par division en deux héliozoaires fils, semblables à l'héliozoaire dont ils proviennent, soit par bourgeonnement de nombreux petits héliozoaires. La reproduction par voie sexuée a lieu plus rarement.
Ecologie
Les héliozoaires sont tous aquatiques, cosmopolites et vivent dans les eaux douces ou dans la mer, aussi bien dans les régions polaires que dans les eaux tempérées chaudes. Ils vivent généralement au voisinage des fonds à faible profondeur dans des zones riches en microorganismes. Quelques uns sont benthiques tel Actinocoryne contractilis, espèce extrêmement excitable, dotée d'un long pédoncule contractile raidi par de volumineux faisceaux de microtubules instables.
En Méditerranée, et en particulier dans la rade de Villefranche, vit Sticholonche zanclea, espèce exclusivement marine et typiquement planctonique. Ce petit protozoaire, décrit pour la première fois par Fol a d'abord été rattaché aux radiolaires, puis aux héliozoaires avec lesquels il partage de nombreux caractères microanatomiques. Sa position systématique est encore controversée.
L'une des caractéristiques essentielles est la nage, lente et peu efficace, qui évoque le déplacement d'une galère antique. Elle s'effectue grâce à un mouvement de rame des axopodes. L'analyse des structures cellulaires impliquées dans ce mouvement a été menée à Villefranche par J.et M.Cachon.
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